On est passé de la mer formée à la Mer agitée 2.6m de vagues liées au
vent qui est monté un peu. Bien sûr au près- bon plein je les ai 3/4
de face, donc pas le meilleur du confort. Alors que je dormais d’un
œil, en pleine nuit Aqui Lou s’est couché exagérément, une première,
la cocotte minute est sortie de son logement de la gazinière et qqes
affaires sont passées d’un bord à l’autre du bateau. Bref pas de
dégâts mais surpris quand même.
Il faut dire que depuis hier je prends quelques paquets de mer qui
passent parfois par dessus la casquette en dur.
Le 24 03, il arrive, mon premier navire
depuis la NZ il passe par mon arrière HELLIAS APHRODITE un tanker vu
uniquement par l’AIS, Système d'Identification Automatique en
français, donc pas en réel. Aujourd’hui, je n’ai pas touché un bout de
ficelle ni même une voile. Pour autant ce n’était pas des plus
agréable car je suis toujours au près et le risque de chute même à
l’intérieur est important. Quand je sors, j’ai l’impression de faire
de l’escalade plus que de la voile !
J’observe sur Marine trafic, une armada de bateau à 240Mn devant moi,
ils sont 25 dans un mouchoir de poche et ma route passe au milieu,
c’est quoi ce bordel ! Mon inquiétude sur les navires à 240MN demeure,
s’agit t’il d’une pêcherie ? de plates formes ? Renseignements pris,
ce serait de la pêche. Finalement j’ai traversée la zone sans rien
voir ni à l’AIS sur l’écran, ni en réel.
Aujourd’hui, 26 03 c’est mon 100ème de
navigation en haute mer depuis le cap de Bonne Espérance, sans avoir
aperçu âmes qui vivent, ni bateau, ni même terre au loin. De l’eau à
360° H 24 depuis 100 jours, c’est exaltant !
J’ai vécu, la joie du passage du cap Leeuwin le 25 janvier, la joie
d’être descendu jusqu’au parallèle des 50°sud que l’on appelle les
cinquantièmes hurlants. La joie du passage au sud de la Nouvelle
Zélande qui a été mon petit Cap Horn à moi.
Aqui Lou et moi, nous ne sommes rien, sur ces immensités d’eau,
mais malgré des conditions météo parfois éprouvantes, j’ai toujours
trouvé du plaisir à naviguer, à admirer et à contempler les
océans
ou encore à faire avancer Aqui Lou au plus vite dans ses limites avec
toujours à l’esprit, ne rien casser. C’est grisant !
Pendant un des grains, une vague passant partiellement par dessus le
cockpit a arraché la bouée fer à cheval. Adieu, c'est peut-être juste
pour me rappeler que même si je pense avoir fait le plus dur de ma
circumnavigation, à tout moment celui qui décide et dicte les règles
c'est l'Océan et lui seul. Les oiseaux blanc, avec la grande queue
fine, le phaéton à bec jaune ou à queue blanche sont revenus. A m’ent
donné, ils sont venus à 4 au dessus du bateau à l’arrière et se sont
mis à crier tous ensembles comme, s’ils voulaient quelque chose.
J’aurais eu une poignée de poissons volants ils auraient certainement
apprécié !
Le 29 03, ce matin 2 poissons volants étaient
sur le pont, ils sont tombés dans la cocotte à la fin de cuisson du
riz Al denté
www.maisonduriz.com
à Albaron 13123, un riz aveyronnais, je le rappelle ! C’est le
grand-père de Jacques ROZIERE issu de Gabriac 12340 qui est descendu
en Camargue pour aller planter du riz et la 5ème génération est là
pour la relève !
C’était parfait.
Aujourd'hui, un pas de plus, je passe le 97°30' W et je change de
fuseau horaire : UTC - 6
A Cape Town, j’avais acheté un paquet de 500grs de graines de
tournesols grillées et salées, les pipas ! Il parait que c’est bon
contre le cancer de la prostate ! Et donc, depuis quelques jours, à
chaque fin de journée, j’ai mon rituel, une heure avant le couché de
soleil, je fais l’apéro/pipas en contemplant l’océan. Parfois j’y
reste jusqu’à l’apparition de la 1ère étoile. Mais toujours un seul
verre. Au départ c’était avec un verre de vin puis maintenant on est
dans le luxe, c’est un Fly (un jaune, un Ricard quoi) avec de l’eau
fraîche du frigo svp. Merci Pierre pour le Fly !
Le 31 03, 02h alors que je m’apprêtais à
aller me coucher et que j’étais prêt à dormir, je rentre dans le
centre d’une grosse averse (une mini dépression) vent à 2 nds à 360°
et ça a duré 1h30, le temps que cela se déplace. Toute la nuit du vent
lié aux nuages et ce jusqu’au levé du jour avec là des grains assez
fort qu’il a fallu négocier. La mer est montée elle est maintenant
agitée le vent toujours à 18/20 Nds obligé de réduire la toile, le
liston (la jonction coque / pont du bateau) est trop souvent dans
l’eau. Ce sera GV 2 ris et génois 1 ris.
Aujourd’hui j’ai fini le Rodez, ce fabuleux fromage qui peut
accompagner tous vos plats, qui est tout simplement le Parmesan de
l’Aveyron. A manger sans modération. Le 01 04, Frédéric Switala, un
des participants à la Longue Route 2024, est arrivé à Port Saint Louis
du Rhône, après 194 jours de navigation et sans escale. Bon il a un
bateau alu en mode course de 45 pieds. Mais c’est un bel exploit. Il
était parti une semaine avant moi. Depuis le départ on prenait des
nouvelles régulières l’un l’autre.
Cela fait 3 jours que le temps est « marinas » (ce dit dans le sud
quand le vent souffle de la mer, souvent Sud-Est et apporte toute
l‘humidité de la mer) très nuageux avec quelques averses. Mais depuis
hier on cumule l’inconfort, avec la chaleur qui augmente, il y a 27°c
dans le bateau au plus frais. Si on ajoute cette humidité à 85 % voire
plus, le bateau qui tape encore un peu dans cette mer agitée au 3/4 de
face et la gîte permanente depuis plus de 10 jours, j’ai hâte de
trouver d’autres conditions de navigation.
Je sais que j’en ai encore pour quasi 2 jours.
Comme dit Alphonso aussi de la Longue Route 2024 en escale technique à
Mar del Plata en Argentine : je suis toujours
« E.E.P.P » en État d'Esprit Positif Permanent.
Ce matin à mon réveil un nouvel oiseau vient danser avec les voiles.
Il est seul et passe au ras des voiles à l’avant d’Aqui Lou, puis sous
le vent dans l’accélération du flux d’air, c’est un comportement peu
banal. Il s’agit je pense d’un Fou à tête gris bleu et son plumage
gris noir donc sûrement un juvénile, pour être inconscient pareil.
Pêche ! 2 dorades coryphènes, parfait pour
l’apport de protéines fraîches.
Je termine les 12 jours des alizés d'Est Sud Est au large du Pérou,
d'ici 48h les Galápagos sur mon travers puis le passe l'équateur et
j'entame une zone jusqu'à Panama difficile à négocier car peu de vent,
des courants et surtout le plus à craindre... les orages.
Le 06 04 à 00h (au crépuscule
pour moi), envoi du spi avec 2 bateaux de pêche qui me passent loin
par l’arrière et un qui me passe loin devant une heure après la nuit
tombée.
Belle nuit, j’ai dormi dehors. Sous spi jusqu’à 08hTU, après ça
commençait à devenir tendu et pas loin des limites avec un vent entre
12 et 15 nds (rafales à 16/17) et nous avancions entre 7 et 9 nds avec
des pointes de vitesse d’Aqui Lou jusqu’à 9,6 nds.
Alors avant de se vautrer ou de casser un truc, j’ai remballé le Spi
et remis le reacher (voile d’avant plus petite 50m² contre 100m² pour
le Spi).
Considérant le centre de l’île San Cristobal, j’ai laissé par le
travers bâbord l’archipel des Galápagos ce jour à 11h UTC, et j’ai
passé l’équateur dans le sens du retour, pour remettre ma tête à
l’endroit, à 18h24 UTC.
Ce matin 07 04 au réveil j’ai frôlé la
correctionnelle, en me réveillant, j’ai vu sur l’écran un petit carré
vert à proximité du bateau, qu’est-ce que c’est que ça ? Je me lève et
j’aperçois un houlographe à 300m / marque spéciale ! Ah quand même,
très bonne initiative d’Aqui Lou de ne pas être allé le toucher. Je
l’ai remercié. On risque pas grand-chose mais, ça pourrait quand même
faire plus que rayer la peinture …
Mon étonnement c’est que je n’ai pas eu d’alarme AIS alors qu’il est
bien détecté, et l’alarme des cibles fixes activée. Bref … Et rien à
voir avec la bouée EBM22-TS que je vois très bien sur la carte et pour
laquelle je suis passé à 19Mn.
08 04, je vais parler un peu politique,
« Mémoire pour l’avenir » disent certains,
un clin d’œil à mes camarades de cette association qui rappellent les
faits de l’Histoire du gaz, dans la région Héraultaise et alentours.
https://www.memoirepourlavenir.com/
Moi j’aime bien dire
« n’oublions jamais que L'avenir que nous construisons a pour
racine le passé. »
« L'avenir est une porte, le passé en est la clé. »
a dit Victor Hugo
Il s’agit de l’anniversaire de la Loi de nationalisation de
l’électricité et du gaz en France. C’était effectivement le 8 avril
1946, il y a 79 ans. Le début du processus de privatisation a commencé
les 15 et 16 mars 2002, à Barcelone avec le conseil européen, auquel
participaient Jacques Chirac et Lionel Jospin, merci à eux, puis ...
le 19 mai 2004 le Conseil des ministres qui approuvent le principe du
changement de statut des entreprises EDF et GDF, ainsi que celui de
l'ouverture de leur capital à des investisseurs privés.
Chacun a pu apprécier j’espère le bien fondé de ces privatisations,
avec notamment la diminution du nombre de salariés, un service rendu
aux abonnés appelés maintenant clients, de bien meilleure qualité
depuis 20 ans et la forte diminution tarifaire du prix de nos
énergies, l’électricité et le gaz, par le fait de l’ouverture à la
concurrence.
Ainsi, nous avons aussi la satisfaction de voir 3,8 millions de
ménages de France métropolitaine qui ont un taux d’effort énergétique
supérieur à 10 % de leur revenu tandis que 3,5 millions déclarent
souffrir du froid dans leur logement. Les ménages modestes sont
surtout exposés au froid car ils cumulent des contraintes financières
et un habitat peu performant. 621 000 ménages souffrent des deux
formes de précarité.
Voilà vite fait ce rappel. Je dors depuis quelques jours dans mon
aménagement extérieur dans le cockpit. Avec un gros orage la nuit
dernière j’ai accueilli un petit oiseau noir avec ses pattes palmées,
il est resté 24h à l’intérieur du bateau puis, excité, je l’ai sorti
et posé dans le cockpit et il est parti en pleine nuit… aura-t-il pris
son envol ?
Un fou juvénile a dormi sur le bord des panneaux solaires. Peut-être
un Grant, peut-être un Nazca… ? Chasseur de poissons volants, ça c’est
sûr, je l’ai vu à plusieurs reprises à l’opération avec des dauphins
qui effrayaient les poissons volants, appelés aussi exocets.
Le 10 04, orage
« violent » puis le déluge, j’en profite
pour récolter un peu d’eau douce afin de prendre une bonne douche.
Le lendemain, problème sur le reacher, 2 heures de travail sur le
pont, puis c’est au tour de l’ordinateur qui ne veut plus s’allumer !
Démontage, remontage avec l’aide de Benjamin toujours à Ajaccio, 3
heures de travail. A priori carte mère de l’ordi HS !
Puis vent nul, mer belle donc on affale toutes les voiles, une ligne
de vie qui traîne et palmes, masque et tuba pour une visite en
physique et un nettoyage de la carène, 2 heures de travail.
Et certains pensent que je m’amuse !
En approche des terres, journée sport, une dizaine de manœuvres
aujourd’hui liées entre autres au louvoyage. Puis à un engin de pêche
(une palangre pour le gros) pris dans le bas de la quille et dans les
safrans, autant dire que la vitesse est bien descendue et à l’arrière
j’ai une bouée qui me suit et un flotteur avec des drapeaux noirs !
Obligé de couper pour m’en sortir, une bonne heure de travail pour
m’en démêler.
TERRE, un joli coucher de soleil au niveau
de l’île de la Galère à proximité de l’île du Roi au sud de Panama.
Impossible à l’approche de cette terre de me dire que surtout elle
garde bien son nom pour elle.
Le 13 04, j’arrive au port à Panama, à Flamenco Marina à 22h00 TU
sous voile GV 2 ris + trinquette après 118 jours de mer. C’est
Étienne qui a réservé ma place et m’accueille comme un
tourdumondiste avec les marinéros sur la barque du port. Puis
arrivent Miguel et Valérie 😉⛵✊🚩
Petite douche sans mal de terre ! Ça c’est vraiment curieux, aucune
sensation de gêne. Puis très bon restaurant.
14 04, 1ère journée. Essentiellement
l'administration, affaires maritimes, immigration.
J’ai envoyé l'ordinateur pour inspection, finalisé le dossier pour le
passage du canal et organisé le lendemain. Bref, journée bien
remplie.
Le lendemain matin, Étienne m'a aidé et amené récupérer le pilote auto
neuf dans le cadre de la garantie. Puis on a apporté le support du
siège pour soudures inox et fait quelques courses. Verdict : mon ordi
est bien HS.
En fin d’après-midi, je suis monté au mât 2 fois d’affilée, c’est
sport et il me faut y retourner au moins une fois de plus ! Je dois
changer complètement les feux de navigation qui sont HS depuis… au
moins.
16 04 , Le matin je retourne avec Étienne
récupérer le support du siège en inox et l'ordinateur neuf qui est
également prêt à fonctionner. Juste alimentation en 110 volts à
changer. Le lendemain à l’aube, avant le lever du soleil, je monte au
mât, parce-qu’il fait «horriblement» chaud, jusqu’ 33°c dans le bateau
à l’ombre. Adaptation et montage du feu vert /rouge en tête de mât.
Puis un petit café avec Suzie de l’agence qui s’occupe de me faire
passer le canal. En fin de matinée Valérie m’'emmènera chercher fruits
et légumes aux halles dans le vieux Panama et on mangera au marché au
poisson.
Le 19 04, Pour le passage du canal, peut
être du nouveau, je dois rappeler demain matin à 08h l'autorité du
canal de Panama pour un éventuel passage lundi 21.
Le 20 04, c’est bon, normalement
appareillage d'Aqui Lou à 02h heure locale, pour rejoindre la zone
d'attente vers 04h30, là on embarque le pilote officiel et on file
vers les écluses pour monter Miraflores (2 écluses) et Pedro Miguel (1
écluse) à partir de 06h00 local et la descente le soir même. À Gatún
(3 écluses) vers 16h . Le 21 04, 01h, Suzie
de l’agence m’annonce par message écrit que le passage est reporté
peut être à mercredi !
Normalement c’est la faute de l’informatique, là c’est la faute du
week-end de Pâques ! Donc REPORT DU PASSAGE DU CANAL À UNE DATE
ULTÉRIEURE ! La chance est avec moi ! A suivre…
Toute la journée rien est possible et le soir, tout se débloque Suzie
m’appelle, puis j’appelle le canal et normalement c’est ok pour le 23.
je dois rappeler le 22 à 08h pour confirmation et qu’ils me donnent
les horaires. ENFIN on devrait passer.
A sept mois du départ, 179 jours de navigation j’ai parcourue 24 083
milles nautiques.
En attente du passage pour le canal de Panama, tout va bien à bord
d’Aqui Lou ! 😉⛵✊🏻🚩
Fabien le 21 04